Soins 7

Le taxi roulait dans les rues éclairées et elle ne cherchait pas à savoir si elle connaissait les quartiers traversés. Elle commençait à ressentir une certaine lassitude et elle posa sa tête sur l'épaule de son amant, fermant les yeux, se laissant porter par le ronronnement du moteur.
Le véhicule ralentit et s'arrêta. Elle n'avait pas envie d'ouvrir les yeux, essayant de prolonger sa rêverie ensommeillée.
Il posa la main sur son genou en lui disant qu'ils étaient arrivés, l'obligeant à reprendre pied dans la réalité.
Elle attrapa son sac et sortit du taxi en regardant autour d'elle. Ils étaient dans une rue moins commerçante mais bordée de restaurants, de pubs et autres points de chute pour noctambules.
Il posa sa paume au creux de sa hanche et l'entraina dans la rue.
La fraicheur de la soirée la faisant frissonner, elle resserra son étole, un peu nerveuse parce qu'elle n'avait aucune idée de ce qu'il avait prévu.
Son attente fut de courte durée car il s'arrêta devant une porte vert sombre et sonna. La porte ne s'ouvrit qu'après qu'il eut décliné son identité.
Elle était dans l'incertitude la plus totale concernant la poursuite de leur soirée. Sans oser lui demander ou ils se trouvaient elle entra....

Ils étaient à présent dans un vaste hall, style hôtel particulier, pavé de marbre noir. Les murs étaient blancs, avec des tentures grises. Des meubles contemporains voisinaient avec plusieurs superbes pièces empire. Un léger brouhaha passait à travers d'une porte à double battant fermée.
Sans hésiter, il se dirigea vers la porte et l'ouvrit. Il lui prit la main et la fit entrer avec lui.

Elle comprit ou elle se trouvait. Il lui avait raconté une fois qu'il avait passé la soirée avec une connaissance qui travaillait dans le cinéma et qu'il avait eu l'occasion d'assister à un casting pour des acteurs et actrices de films hot.
Ce récit, elle s'en souvenait, l'avait énervée, rendue jalouse aussi, car elle savait qu'elle ne pouvait en aucune manière rivaliser avec des jeunes femmes....

Le salon était immense, de grandes fenêtres donnaient sur ce qu'elle pensait être un jardin, l'éclairage provenait de lampes posées un peu partout, à même le sol, peu de mobilier, des divans, des coussins occupaient l'espace. Le centre de la pièce était quant à lui assez brillamment éclairé par des spots.

Les invités discutaient à voix basse tout en regardant l'activité qui se déroulait devant eux. En effet, il s'agissait bien d'une séance de casting équivalente à ce qu'il lui avait narré.  Une jeune femme brune, jolie, habillée de noir sortit de l'ombre et se dirigea vers un homme qui semblait diriger la séance. Il était secondé par un photographe et une femme, au look sévère, presque un cliché de la méchante gardienne d'un bordel !

Elle recula afin de se rapprocher de lui et s'assit dans un profond divan noir et regarda.

La jeune femme tendit son book et se présenta. Le photographe prit plusieurs photos de pied, habillée, puis il approcha un fauteuil pour que la jeune femme s'y pose. Il entreprit de disposer la robe, dénudant la chair et lui plaça un verre dans la main. Elle prit la pose, les flashs crépitèrent.

Dans l'assemblée, le silence s'était installé, dans l'attente de la suite.

Il vint la rejoindre en souriant et lui demanda si elle aimait ce qu'elle voyait. Elle le regarda et lui murmura que la jeune femme était belle, attirante, sexy, mais qu'elle pensait bien que le but de la soirée n'était pas de tirer le portrait de quelques jolies jeunes femmes. Cette réflexion le fit rire et il lui chuchota que la soirée promettait d'être chaude !

La jeune femme avait entrepris de libérer ses seins, continuant ainsi à poser.

Petit à petit elle se dénudait selon les souhaits du photographe et du producteur.

Le photographe aidé de la femme au look sévère, modifiait peu à peu la tenue de l'actrice. Dans la pièce, des couples s'étaient formés, attentifs à ce qu'il se passait.

 

La jeune femme était maintenant étendue par terre sur des coussins et des tissus, nue, seulement vêtue de ses bas, semblant rechercher et offrir son plaisir à l'appareil photo.

Elle continuait à regarder, lui à côté d'elle, sa main posée sur sa jambe. Il lui communiquait sa fièvre. En elle, se mêlait la gêne d'assister à ce qu'elle considérait comme à viol d'intimité et en même temps cette idée même l'embrasait. D'ailleurs ce sentiment semblait s'être emparé de l'assemblée. Tout le monde semblait figé, dans l'attente du prochain mouvement qu'elle ferait, du soupir, du gémissement qu'elle pourrait pousser.

Mais le photographe ne semblait pas dans la même attente, il tournait autour du modèle, mitraillant sans relâche, brisant la magie de l'instant en faisant signe à l'assistante de relever la jeune femme afin qu'elle finisse de se dévêtir pour prendre une dernière pause.

Le modèle resta ainsi, offerte au public, semblant être totalement détachée de l'instant. C'était presque embarrassant.....