Les jours de blues c'était plus fort qu'elle, revenaient les souvenirs de ce rendez vous. Là, elle était sure de plonger encore un peu plus dans sa solitude et sa tristesse pour ne pas dire son chagrin.

Dire qu'elle avait hésité un certain temps avant de céder à la tentation de l'inconnu ce printemps 2007. Elle attendait ses messages sur myspace. Il avait les mots, les photos, les images qui l'attiraient. Il avait un humour un peu caustique, un peu tendre qui peu à peu l'envahissait et la charmait. Il semblait sincère dans son écoute.

Tout cela ajouté à des circonstances extérieures peu glorieuses firent qu'elle accepta de faire ce qu'elle n'avait jamais envisagé auparavant. Accepter de le rencontrer autour d'un verre, une après midi d'un mois d'août lourd de tensions familiales.

Elle se souvenait avec une précision impossible de tous les détails, de tous les préparatifs qui allaient de la mise en place de l'alibi avec la complicité d'une amie, la recherche de la tenue qui serait seyante, enfin elle l'espérait, sans tomber dans le côté glamour d'une rencontre.

La veille du rendez vous, elle avait discuté un long moment avec lui sur MSN. Il semblait impatient et un peu anxieux également. Cette anxiété répondait à la sienne. Elle savait qu'il aimait le beau, l'artistique, l'exceptionnel, tout ce qu'elle n'était pas. Mais pour une fois elle se dit qu'elle pouvait peut être avoir un peu de chance.

La matinée passa à la fois vite et très lentement. Elle se prépara, essayant de masquer ses défauts et l'heure venue, elle prit sa voiture angoissée, un peu effrayée aussi par ce qu'elle faisait. Tout au long du trajet elle se disait qu'elle pouvait encore faire demi tour, mais cette peur de l'inconnu, lui donnait aussi l'envie d'accepter cette rencontre qui au final ne l'engageait à rien. C'était pour elle aussi, la possibilité de se ré approprier ou de s'approprier si elle voulait être honnête, une image de femme qui pouvait séduire.

Elle gara son véhicule dans un parking souterrain afin d'éviter qu'une connaissance ne la repère puisqu'elle n'était qu'à une quinzaine de kilomètres de son domicile. Elle sortit du parking et se dirigeait vers le lieu de rendez vous lorsque son portable sonna. C'était lui. Il lui demandait si elle ne voulait plus venir. Elle savait qu'elle pouvait encore faire demi tour. Il serait en colère pour le temps perdu, elle n'en aurait plus de nouvelles, enfin elle supposait, mais au lieu de cela elle lui dit qu'elle venait de se garer et arrivait à proximité du Continental ou il devait l'attendre.

En marchant elle regarda dans la direction du café et elle le vit.

Dieu cela parait bête à dire, mais lorsqu'elle le vit, chemise blanche, jean bleu, regard sourire, étincelle dans un visage hâlé, elle tomba sous le charme.

Il se leva pour l'accueillir, l'embrassa sur la joue et lui demanda si elle n'était pas déçue. Elle avait du mal à reprendre pied dans la réalité. Elle avait l'impression de fondre comme une adolescente.

Ils parlèrent, se découvrirent un peu l'un l'autre. Il posa sa main sur la sienne, la caressa doucement en la regardant avec un sourire dans les yeux. Cela faisait terriblement cliché, mais elle avait envie de se perdre dans ce regard, dans ce sourire et quand il lui demanda s'il pouvait l'embrasser, elle n'eut aucune envie de refuser. Son baiser fut juste aussi doux qu'une caresse et en appelait d'autres.

Dans sa tête elle avait déjà envie que ce moment ne finisse jamais tellement il était source de bonheur pourtant il lui demanda ce qu'elle envisageait ensuite pour l'après midi. Elle ne savait que répondre, n'étant pas assez libérée pour envisager comment pouvait se poursuivre ce moment. Alors quand il lui prit la main et lui demanda si elle voulait qu'ils fassent connaissance de manière plus intime, elle acquiesça, ayant du mal à croire, que cet homme, séduisant en diable puisse avoir envie de passer du temps avec elle.

Ils se levèrent et main dans la main, elle le suivit, en pensant qu'elle faisait tout ce que son amie lui avait déconseillé de faire, mais elle se disait aussi qu'elle avait envie de le suivre.

Ironie du hasard, deux hôtels se trouvaient à proximité, l'hôtel des négociants et l'hotel de Lyon. S'ils allèrent à l'hôtel des Négociants, ce fut simplement parce que cet établissement était le plus proche.

C'était la première fois qu'elle suivait un homme dans un hôtel. L'impression était particulière mais pas si choquante tout compte fait. Elle avait envie de ce moment, envie d'être avec lui.

Dans l'ascenseur, il l'embrassa à nouveau, ses mains se promenant sur ses bras nus. Ils sortirent de la cabine sans cesser de s'embrasser. Lorsqu'ils pénétrèrent dans la chambre, elle pensa que cette fois, il allait être difficile de faire machine arrière si sa peur était la plus forte. Elle avança vers la fenêtre entrebâillée et posa son sac sur le bureau. Il fit de même avec ses affaires et ses lèvres se posèrent dans son cou.

Que c'était bon cette sensation de fondre littéralement. Il était derrière elle, elle pouvait fermer les yeux et se laisser envahir de cette envie, désir tremblant mais tellement intense de sentir ses bras se refermer sur elle, sentir son désir qui faisait naitre le sien. Aimer sentir ses mains qui remontait vers sa poitrine pour dégrafer son bustier, sentir sa maladresse à se battre avec les fermetures, poser ses mains sur les siennes pour l'aider à ôter ce bustier. Elle se souvenait ses mains glissant sous cette chemise pour caresser ce torse musclé, chaud, doux.

Ils se déshabillèrent, qui aida l'autre, elle ne le savait pas trop, elle qui n'aimait pas le contact physique avait envie de sentir la peau, le corps de cet homme contre elle. Il l'allongea sur le lit, lui ôta son soutien gorge. Ils étaient maintenant seulement en string pour elle, en boxer pour lui.

Elle n'osait pas le regarder, mal à l'aise, non pas parce qu'elle regrettait, non, juste mal à l'aise car elle n'avait pas l'habitude. Pourtant il lui semblait qu'avec lui tout était simple, naturel. Le désir et le plaisir étaient des choses qu'elle ne connaissait pas vraiment et elle attendait qu'il la guide. Elle voulait son plaisir mais aussi le sien...

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Première folie

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